Portrait de Gilles Escarguel
Vice-président transition écologique et responsabilité sociétale
À l’occasion de la présentation de la nouvelle gouvernance de l’Université Claude Bernard Lyon 1, nous vous proposons cette semaine de rencontrer Gilles Escarguel, vice-président en charge de la transition écologique et de la responsabilité sociétale (TREES). Il revient sur son parcours, son rôle dans la nouvelle gouvernance et l’ambition de sa vice-présidence.
Gilles, quel est votre parcours ?
Originaire de Carcassonne, j’ai rejoint l’université de Montpellier après le bac dans l’objectif de devenir paléontologue. J’y ai effectué tout mon cursus universitaire jusqu’en thèse. À l’issue d’un contrat d’ATER dans cette même université, j’ai été recruté comme maître de conférences, en 2000, à l’Université Claude Bernard Lyon 1, au sein du laboratoire Paléoenvironnements et paléobiosphère (désormais Laboratoire de Géologie de Lyon : Terre, planètes, environnement). En 2016, j’ai intégré mon unité de recherche actuelle, le Laboratoire d'Ecologie des Hydrosystèmes Naturels et Anthropisés (LEHNA), pour y ouvrir une nouvelle équipe et occuper la fonction de directeur-adjoint du laboratoire. Ce changement s’inscrivait dans ma volonté de réorienter ma recherche vers des thématiques combinant réflexions paléontologiques et écologiques.
Parallèlement, j’ai assuré plusieurs responsabilités :
à commencer par la responsabilité de la maîtrise des Sciences de la Terre dès mon recrutement en 2000,
puis de la Commission Formation de l’UFR des Sciences de la Terre entre 2004 et 2009,
et de la licence de Sciences de la Terre entre 2010 et 2015.
Depuis 2025, je suis co-responsable du master de biologie rattaché à Lyon 1 et à l’ENS de Lyon.
J’ai été également élu au CEVU (ancienne dénomination de la CFVU) entre 2007 et 2011.
En termes de responsabilité éditoriale, je termine cette année un mandat de 17 ans comme rédacteur en chef d’une revue internationale de paléontologie fondée à Lyon : Geobios.
Par ailleurs, je suis depuis 2016 responsable scientifique des fouilles paléontologiques au sein du Géoparc Mondial UNESCO des Causses du Quercy, un ensemble de sites paléontologiques unique au Monde.
Enfin, j’ai l’honneur d’avoir été élu en 2022 membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon.
Concernant ma recherche, mon activité se situe à la frontière entre la paléontologie, la biologie de l’évolution et la macroécologie, intégrant des aspects biostatistiques et biomathématiques. Plus précisément, je m’intéresse aux variations dans l’espace et dans le temps de la biodiversité. Je travaille, par exemple, sur les grandes crises d’extinction. Il s’agit de comprendre pourquoi et comment la biodiversité varie dans le temps et quelles sont les causes et conséquences de ces changements. L’objectif est d’identifier comment la situation actuelle et diverses situations passées s’éclairent mutuellement, afin de mieux réfléchir au futur de la vie sur Terre.
Pour quelles raisons avez-vous souhaité occuper la fonction de vice-président transition écologique et responsabilité sociétale (TREES) ?
En 2021, avec une douzaine de collègues de différents laboratoires, nous avons mis en place en Licence STS un enseignement transversal obligatoire visant à réfléchir aux grands enjeux de notre monde (climat, biodiversité, énergie, ressources, pollutions, agriculture et alimentation…), en abordant la question de l’Anthropocène, ce moment de l’Histoire de la Terre qui voit notre présence et nos activités modifier profondément et durablement les conditions de vie sur notre planète. Cet enseignement intitulé « Climat et Transitions » est également librement accessible sous la forme d’un MOOC. C’est en raison de cet engagement que notre collectif a été contacté par l’équipe de Bruno Lina afin de mettre en place une nouvelle vice-présidence dédiée à la transition écologique et à la responsabilité sociétale. J’ai accepté la responsabilité de cette vice-présidence qui s’inscrivait dans la continuité de mes engagements précédents en recherche comme en enseignement sur ces questions de transition écologique.
Quelle est l’ambition de cette nouvelle vice-présidence ?
La transition écologique, c’est imaginer et mettre en œuvre ensemble des solutions robustes et sociétalement justes et équitables afin de diminuer les impacts énergétiques et matériels de nos activités. L’enjeu pour nous est de parvenir à découpler nos productions académiques de la trajectoire énergétique et matérielle de nos activités. La vice-présidence TREES a pour ambition de construire avec tous les personnels des Composantes, des Services et des Directions, ainsi bien sûr qu’avec les étudiantes et étudiants, une université capable de maintenir l’intensité et la qualité de sa recherche et de son enseignement sans dépendre d'une croissance énergétique et matérielle incessante. Il n’y a pas, et il n’y aura pas pour cela de réponses toutes faites, et encore moins de solutions miracles. Il nous faut mener ensemble une réflexion qui conduira à des choix et des arbitrages pour transformer notre manière de produire et transmettre des savoirs, ce qui est et doit rester notre mission, notre responsabilité dans la société.
De quelle équipe allez-vous vous entourer ?
Pour mener ce travail, je serai entouré de trois vice-présidentes et vice-présidents délégués :
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Une vice-présidente déléguée TREES–Formation : Chloé Maréchal, géochimiste et paléoclimatologue, maîtresse de conférences au LGL-TPE, responsable de l’U.E. « Climat et Transitions » et membre du Lab TEDS Lyon 1. Elle travaillera à l’interface avec la CFVU.
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Un vice-président délégué TREES–Recherche : Vincent Salles, chimiste des matériaux, maître de conférences au Laboratoire des Multimatériaux et Interfaces (LMI), qui travaillera en relation étroite avec la Commission Recherche.
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Une chargée de mission TREES étudiante (en attente d’une nomination en tant que vice-présidente déléguée au mois de septembre) : Chloé Jorda, étudiante en 4e année de kinésithérapie à l'IFMK de Lyon (ISTR) et élue à la CFVU.
Nous aurons également une conférence permanente TREES, composée de membres des Composantes, Services et Directions, ainsi que d’étudiantes et étudiants. Cette conférence sera sollicitée par la gouvernance ou la vice-présidence TREES pour réfléchir sur des sujets et faire des propositions en lien avec la transition écologique et la responsabilité sociétale de l’établissement.
De quoi aimeriez-vous être fier dans 4 ans ?
La transition écologique de notre établissement ne se fera pas du jour au lendemain : c’est une démarche, une dynamique. J’aimerais être fier d’avoir entamé avec tous les acteurs de l’université, personnels et étudiants, une acculturation largement partagée sur ces sujets ; que nous ayons réussi à nous mettre en mouvement ensemble. Décroître l’intensité énergétique et matérielle de nos activités n’est pas chose aisée ; une adhésion collective autour de cet objectif sera nécessaire pour que nous soyons capables de former ensemble un nouveau récit désirable et ambitieux, de nouveaux imaginaires universitaires durables, robustes, coopératifs et inclusifs. Dans quatre ans, si je peux me dire : « aujourd’hui, des réflexes sont en place, de nouvelles dynamiques sont adoptées et nous avançons collectivement vers une transition écologique sans renoncer à nos missions de service public », alors j’en serai fier.